La crise appelle à une forme d'union

La crise appelle à une forme d'union
il y a 4 ans - La Ville

Intervention du mardi 14 juillet 2020

Madame la représentante de la 33ème section de l’Union des Mutilés et Anciens Combattants du Rhône,
Monsieur le représentant de la Gendarmerie Nationale,
Monsieur le représentant des Sapeurs-Pompiers, Monsieur le représentant du Conseil Municipal, cher collègue,

Je salue, malgré leur absence du fait du contexte actuel, les représentants du Conseil Municipal d’Enfants qui sont habituellement présents le 14 juillet,

Mesdames, Messieurs, citoyens Fontainois et citoyennes Fontainoises,

C’est dans un contexte très différent de nos habitudes que nous nous retrouvons cette année. Ce 14 juillet 2020 ne résonnera sans doute pas autant que le 14 juillet 1789, mais il s’inscrit dans une année qui elle, restera très certainement dans nos mémoires collectives.

Car ces deux années sont marquées par de grands bouleversements. Nous connaissons bien l’impact de l’année 1789 sur l’Histoire de la France et du monde. Nous ne pouvons encore mesurer celui de l’année 2020.

Revenons donc en 1789. La France vit alors une crise politique très importante. La guerre civile fait rage, les Nations voisines sont à l’affût pour conquérir notre pays. Une large partie du peuple, guidé par les idées des Lumières, ne se reconnaît plus dans la monarchie absolue. La place de chacun y est trop étroite, le rôle des citoyens dans la vie de la cité n’est que trop limité. Une Assemblée Nationale, citoyenne, se réunit, et aboutira à la rédaction d’un texte à la portée immense : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Sur la base de ce texte va être refondée l’Union Nationale, puis la recomposition du système politique français. La déclaration participera également à la reconstruction d’un monde ravagé à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, en 1948, puisqu’elle inspirera largement la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, texte fondateur de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

La crise que nous traversons appelle elle aussi à une forme de reconstruction, d’union. Nous avons d’ailleurs vu pendant le confinement, au plus fort de la pandémie en France, que l’union de notre pays devait être totale pour faire face à l’ennemi invisible.

Dans cette guerre, le Président de la République a prononcé ce mot plusieurs fois, la mobilisation d’un très grand nombre de personnes a été saluée et doit être rappelée aujourd’hui.

C’est d’ailleurs pour cela que j’ai souhaité que nous nous réunissions pour le 14 juillet, malgré le contexte, mais finalement aussi parce-que nous sommes dans ce contexte. Nous avons aujourd’hui parmi nous des gendarmes, des pompiers, des élus, mais également des bénévoles, des aides à domicile, le directeur de l’hôpital intercommunal Neuville-Fontaines, absent mais excusé. Vous êtes, nous sommes, un groupe symbolique de la mobilisation de notre pays en temps de crise.

Je voulais alors vous rendre en ce jour un hommage appuyé, fort, sincère. Que ce soit par votre métier ou par votre action ponctuelle, vous avez fait preuve d’un engagement exemplaire, source d’inspiration pour bon nombre de nos concitoyens. Soignants et aides à domicile ont notamment été directement confrontés à la maladie, et ont pris des risques pour nous protéger tous. En tant que Maire, représentant de la République, je tenais à nouveau à vous remercier en ce jour si symbolique. Vous nous rappelez que certes, tout citoyen à des droits, mais qu’il a aussi des devoirs envers la société, et que beaucoup ont à cœur de les honorer avec fierté.

Je pense également aux associations, aux fonctionnaires. L’Etat et les collectivités territoriales, en proximité, ont tenu et ont un rôle majeur dans la gestion de l’après crise. Je souligne et rappelle la mobilisation des entreprises. Car nous pouvons malheureusement trop vite l’oublier, mais des entreprises, des salariés, des dirigeants, ont bouleversé leurs organisations, leurs productions, pour s’adapter et fournir le plus rapidement possible du matériel de première nécessité. Je pense bien sûr en premier lieu à ces masques si précieux. Nous pouvons elles aussi les remercier.

Les pénuries temporaires que nous avons connues illustrent cruellement notre dépendance aux autres pays. Cependant, nous avons aussi pu constater que cette dépendance était en partie compensée par notre formidable capacité d’adaptation collective, grâce à l’inventivité des territoires et un Etat qui a soutenu l’effort de guerre.

Désormais, notre regard doit se tourner vers l’avenir. De grands chantiers nous attendent. Cette crise est terrible, mais elle sème les graines d’un changement, des graines des possibles, de nouvelles solidarités, de nouvelles habitudes, plus respectueuses de la planète, et de l’Autre.

L’avenir, c’est aussi la reconquête de notre souveraineté nationale et européenne, sans rejeter l’universalisme des Droits de l’Homme et du Citoyen ; bien au contraire, il faudra continuer à les défendre partout. Car nous devons rester dans un monde ouvert, alors même que le repli serait très tentant. Nous l’avons vu pendant le confinement, être dans son cocon est parfois très confortable, protecteur. Pourtant, peu à peu, le besoin de contact social s’est grandement rappelé à nous. Nous sommes des êtres sociaux, d’échanges, de solidarité. Nous avons besoin de partager. A la sortie du confinement, nous avons tous ressenti cette nécessité absolue de renouer le contact.

Je suis donc convaincu que ce qu’il nous faut, c’est plus de coopération, et pas seulement autour de liens commerciaux, plutôt que plus de défiance et de repli sur soi.

Nous retiendrons sans doute de cette crise que la Liberté individuelle repose d’abord sur l’impératif des libertés collectives, que l’Egalité est un long chemin mais qu’il doit rester un horizon vers lequel nous devons nous diriger, et que la Fraternité est la seule option pour sortir des pires moments de notre Histoire.

Une nouvelle fois, merci à vous toutes et tous pour votre engagement et votre incarnation des valeurs de la République.

Vive la République. Vive la France.

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